Il a été l’un des instigateurs de la vague rap alternatif des années 2000, terme qu’il a finit par digérer. Des débuts de la Caution à leur prochain album, nous sommes revenus sur presque tout avec Nikkfurie.
Salut Nikkfurie. Nous sommes entourés de l’équipe Kerozen, peux-tu nous dire qui se trouve autour de nous ?
Oui. Il y a Dj Fab, Dj Duke, Saïd Hasselhoff, 16S64, Zitoun de Kerozen, on est venus en équipe.
Vous jouez ce soir dans un festival de musique électronique. Comment expliquez vous qu’on vous sollicite régulièrement pour ce genre d’événement ?
Avant de l’expliquer, on est contents qu’on nous sollicite pour tout type de festival. On a même fait des festivals punks où l’on était le seul groupe de rap au milieu de groupes très spé avec des mises en scène de malade mental. On peut dire que notre musique a un caractère crossover, mais crossover de l’autre côté de la barrière. Pas du côté pop et compagnie mais de l’autre côté, avec tout ce qui a été rangé dans l’alternatif. Là-dedans, on a tendance à mettre le bon rock, le bon électro, le bon hip hop… On est un peu dans cette dynamique-là malgré nous, par rapport à nos sons et à notre sensibilité artistique. Ça fait plaisir que le festival Jour & Nuit nous contacte pour jouer, surtout s’il cherche à mettre en avant la musique amplifiée (pitch du festival, nldr). Quoi de plus amplifié que le hip hop ? C’est carrément le truc qui a révolutionné toutes les musiques modernes, par l’apport des techniques sans limites du hip hop sans règle où les mecs samplaient tout et n’importe quoi.
Tu te dis alternatif malgré vous, vous n’aimez pas vraiment cette appellation ?
Au début, on n’aimait pas du tout. On est venus au rap principalement par le hip hop Def Jam, avec Rick Rubin qui voyait dans le rap le renouveau rock. Donc avec Run DMC, Beastie Boy et compagnie. On était vraiment à la croisée entre l’électro, le hip-hop et le rock. Il n’y avait pas ce genre de limites que le rap a connues après par deux fois.
On a connu la limite du street, c’est-à-dire le rap qui n’est que ghetto et victime, « J’ai mal, j’ai soif, le FN n’est pas sympa… ». L’autre limite a résidé dans la jazzification du rap autour du Pete Rock & co. Pour beaucoup le rap se limitait à ça alors que l’impact de Pete Rock par rapport à Run DMC est franchement minime. Même si Pete Rock c’est mortel on est vraiment dans cette dynamique rap du début qui cannibalise tous les types de musiques allant de la funk au rock en passant par l’électro. Plus c’est bien ce que tu fais, plus c’est riche, plus c’est intéressant musicalement, plus c’est qualitatif et plus on te sort du rap. Comme si le rap était de la merde pour petits mecs qui se plaignent. On n’est pas sur cette longueur d’onde. Comme je disais dans l’alternatif ou dans l’indie, t’as souvent des bonnes choses, donc finalement ça ne nous dérange même plus.
« Plus c’est qualitatif et plus on te sort du rap. Comme si le rap était de la merde pour petits mecs qui se plaignent. »
Le premier album « Asphalte Hurlante » a été considéré à l’époque comme révolutionnaire. Aujourd’hui, comment dirais tu que ce projet a t-il été reçu ?
Une fois dans une interview, on nous a demandé si on se sentait proche de la grande famille du rap français. En fin de compte, on a toujours été dans le rap français. On a toujours été lyricalement dans le rap français. Musicalement, on est ailleurs. Je pense qu’on peut légitimement dire qu’on était dans le futur (sourires). Quand on est arrivés avec nos premiers sons, les gens nous disaient les aimer mais prétendaient ne pas savoir pourquoi. Ce genre de réponse là chez les acteurs hip hop du moment nous a renforcés dans notre volonté d’indépendance. Et on a bien fait parce que d’une part, ça nous a convenus pour le reste de notre carrière et puis ça a ouvert une brèche que tous les nouveaux groupe de cette mouvance spé ont bénéficié à un moment donné.
Le tout premier maxi « Les rues électriques » a été produit chez Assassin Production. C’est après la sortie de ce projet que vous avez créé votre propre label, Kerozen.
Pour être honnête, si à cette époque quelqu’un était venu pour nous signer en maison de disque, on aurait sûrement accepté. Le fait est que, justement, il y avait trop peu de références car pas vraiment d’antécédents. Il fallait donc qu’on travaille pour définir une couleur qui a fait que maintenant, des artistes ou des labels vont travailler façon La Caution. Par la suite cette indépendance nous a monstrueusement bénéficié car dans la deuxième partie de notre carrière, nos musiques se sont retrouvées dans pas mal de films ou séries et c’était beaucoup plus intéressant pour nous que nos morceaux nous appartiennent.
Votre deuxième album sorti en 2005, « Peines de Maures / Arc en Ciel pour Daltoniens » est un double album de 31 titres. Pourquoi avoir choisi ce format là, et séparer les morceaux légers des morceaux plus sombres ?
Disons que léger n’est pas forcément le bon mot. En fait, le premier titre qu’on avait c’était Peines de Maures. On avait des morceaux plus déconnes, plus cons, plus à l’arrache, plus égotrip, plus softs… Le mot léger est sûrement bon mais aujourd’hui la musique légère, c’est tellement tout sauf nous. On peut dire qu’on avait des morceaux plus sympathiques qui ne pouvait pas se retrouver sous l’égide « Peines de Maures » car c’était vraiment très connoté et mu par un certain ressentiment à un certain moment sur une certaine situation. Puisqu’on allait vers un double album, on s’est dit autant lui donner deux noms avec deux facette dont une plus urban poétique, « Arc en Ciel pour Daltonien », et une autre rattachée à quelque chose de situationnelle, de réelle, « Peines de Maures ».
Cet album va vous permettre d’accroître votre popularité, avec notamment le morceau Thé à la Menthe.
Thé à la menthe, c’est notre seul titre qui a traversé toutes les frontières. On a tourné dans 18 pays uniquement grâce à lui. Par exemple, quand tu joues au Kazakhstan où les gens ne comprennent absolument pas le français et n’ont pas vraiment de culture hip hop ou même électro, c’est complètement fou. L’avantage qu’on avait résidait, sans s’envoyer de fleurs, dans la richesse de notre musique. Même si quelqu’un ne comprend ne la comprend pas, il va bouger la tête. Thé à la Menthe nous a amené à sortir et à montrer que la musicalité pouvait fonctionner en dehors de France, devant des publics qui ne comprenaient rien au texte.
Heureusement que le reste de l’album n’est pas plat et lent. On a joué dans pleins de pays d’Amérique Latine où il y a un gros public métal. Et dans ces pays un morceau comme Casquettes Grises par exemple, fonctionnait très bien.
Est-ce que le succès d’une production comme Thé à la Menthe a fait de toi un producteur plus demandé en France ?
Thé à la Menthe a été considéré comme de l’électronique en réalité, plus que comme du rap. Mais régulièrement on me demande des sons de rap. On me demande des sons qui ressemblent à des morceaux que nous avons rappés. Les gens prennent en références des morceaux qui nous appartiennent. Mais si quelqu’un me demande un son façon Comme un Sampleur et que je lui donne une instru qui ressemble, il ne saura pas quoi en faire. L’interprétation est assez importante, et nous, on commence souvent à rapper sur des bribes, c’est-à-dire sur une idée de base qui n’est pas une instru fini… Et en même temps quand tu rappes et que tu produis, t’as une espèce de crevardise qui fait que tu gardes les meilleures instrus pour toi. Cependant on a quand même lâché des prod mais souvent pour des rappeurs peu connus, des rappeurs à l’arrache, underground et nous on adore ça. On s’est même retrouvés à glisser des sons à des mecs il y a des années et les morceaux ne sortent que maintenant. Mais honnêtement, je ne vois pas ma carrière en tant que producteur pour d’autres rappeurs.
Tu fais aussi partie du collectif Kourtajmé. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette structure ? Est-ce que tu y es toujours actif ?
Le collectif existe toujours en nébuleuse parce que de toutes façons, ça a toujours été une sorte de nébuleuse, un regroupement d’artistes de tous bord avec le même sens de la dynamique, du freestyle. On trouvait une sorte d’énergie hip hop dans toutes les disciplines : photographie, peinture, cascade, capoeira, réalisation, montage… Tous ces mecs-là, même les preneurs de son, dans le sens Kourtrajméien du terme, étaient hyper funky. C’était une prouesse de réunir autant de gens avec cette vibe nouvelle. D’ailleurs ça nous avait valu un article dans un magazine de ouf qui disait qu’on faisait partie des crews qui comptaient mais qui le disait avec des trucs complètement hors sujet, pas du tout street. Alors que Kourtrajmé, c’était vraiment pas cadré, si un mec devait pisser sur la tête de quelqu’un pour que ça soit drôle, il le faisait. C’était vraiment de l’énergie pure. Après chacun a suivi sa carrière, que ce soit Kim Chapiron, Romain Gavras qui sont vraiment partis dans le cinéma ou le clip à haut niveau. C’était vraiment le côté spirituel, le côté second degré qui nous rapprochait dans ce collectif, et qui nous rapproche toujours parfois.
« Kourtrajmé, c’était vraiment pas cadré, si un mec devait pisser sur la tête de quelqu’un pour que ça soit drôle, il le faisait. »
D’ailleurs pour les collaborations récentes avec le collectif, il y a la B.O. de Sheitan avec notamment le morceau Bâtard de Barbare.
Ce clip là est un clip magnifique. Pour expliquer un peu aux auditeurs, Bâtard de Barbare, les mecs du film Sheitan sont trois mecs de banlieue un peu en mode chacal. Ils sont fans d’un groupe de rap complètement barré, le plus hardcore possible, réunissant une sorte de rappeur terroriste et un gitan voleur de parcmètre. Rien que l’association même du groupe les Sheitan est déjà complètement guedin. Le texte du morceau est complètement fou mais ça a été fait de manière sérieuse pour faire du second degré. C’est-à-dire que ce n’est pas une caricature, ce n’est pas un morceau drôle. C’est en ça que le titre est frais et il se trouve qu’il est aussi très demandé sur scène.
D’ailleurs pour les gens qui découvriraient La Caution sur place, on est obligés d’expliquer les causes de ce morceau. Je pense que la version de Maï Lan qui le chante super soft et super doux est encore plus mauvaise ambiance. Je me rappelle d’un plateau télé pour la promo du film Sheitan. Maï Lan arrive avec une guitare, toute mignonne etc… Au moment où le morceau part, tout le monde est halluciné, je crois même qu’ils voulaient couper le son. En tous cas c’est une expérience artistique. Kourtrajmé, c’est vraiment tout un esprit et Bâtard de Barbares en fait partie. C’est La Caution cross Kim Chapiron cross Dimitri Enfant de l’Est.
Vous animez toujours une émission sur Le Mouv’ qui s’appelle Les Cautionneurs. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de ce projet ?
Oui, c’est diffusé le samedi de 21h à 23h et rediffusé le dimanche. C’est une émission à l’image de nos influences. On essaie de puiser dans tout ce qui sort, dans tout ce qu’on appelle « musique moderne » avec notre genre principale qu’est le hip-hop mais aussi avec l’électro, la pop, la wave, le rock, le dubstep, etc… Tout type de musiques qui bougent bien.
On vous a contacté cette émission où vous l’avez proposée ?
On nous a demandé suite à des discussions musicales avec l’ancien directeur du Mouv’, Hervé Riesen qui officiait à l’époque à Radio Suisse Romande et qu’on croisait lors de nos dates en Suisse. Lui voulait qu’on emmène ce côté généraliste en tant qu’acteur de la culture hip-hop. Avant, le chemin vers ce côté généraliste se faisait en sens inverse. C’est-à-dire que c’est toujours des gens qui venaient du rock, de la pop ou de toute autre musique qui passaient un peu de rap. Dans notre émission, c’est l’inverse, ce sont des animateurs venant du rap qui diffusent un peu tout.
Vous avez reçu en 2012 le Irmarward de la meilleure émission Hip Hop de France. Comment l’avez vous pris ?
On l’a pris de manière hyper cool, parce que ça nous a montré que notre travail se voyait, se ressentait. Mais notre métier principal n’est pas de faire de la radio. C’est une super extension parce que ça nous permet de montrer une certaine sensibilité, de la partager avec pas mal de gens. Et c’est louable de vouloir, sur le service public, donner une acuité plus pointue que celle de base qu’on peut avoir dans les supermarchés. Moi, je ne suis pas animateur radio, passer Black Eyed Peas n’aurait aucun intérêt.
Votre émission est-elle est une réponse aux médias mainstream ?
Non même pas. Franchement cette émission est là pour passer de la bonne musique en sachant qu’on a une oreille experte pour ça. Je suis obligé de m’envoyer des fleurs… En réalité, on peut écouter 12 albums et tirer un titre de chaque album, on se trompe rarement en termes qualitatifs. Et je pense vraiment que les jeunes générations sont abreuvées de merde. Pour quiconque allume les chaînes de clip, on est dans un drame absolu. Tout est pseudo dancefloor, le collège est le point d’orgue de la visée artistique.
Mais il y a toujours des jeunes qui ne sont pas là-dedans. Comme nous à notre époque quand on avait 12 ou 13 ans et qu’on tombait sur un Run DMC, on était assommés par le truc. On espère que les jeunes d’aujourd’hui ne vont pas tomber dans la soupe qu’on leur sert. Moins la musique marche, plus la radio et les labels vont servir de la soupe parce qu’ils vont se rattacher au minimum de tunes qu’il reste à prendre. Le son de super marché c’est ce qu’on te force à consommer. Si on te l’envoie H24 dans un supermarché, tu prendras le produit. L’apocalypse de la musique rap qu’est Black Eyes Peas par exemple, quand tu écoutes, c’est bien fait, c’est bien produit mais tout est calculé pour draguer et nettoyer l’oreille enfant, adolescente, veuve, orpheline, ce que tu veux. C’est la dominante actuelle de l’envie créative qui résulte de l’envie de briller, l’envie d’avoir des pompes avec des pics comme celles que Kanye West a exhibées dans tel ou tel clip.
Je ne dis pas que je n’aime pas l’excentricité. Ce truc-là doit exister. Mais je ne vois pas cette musique comme une musique pour maternels, et là plus on avance, plus le rap français se dirige vers la jeunesse ultime. Je parle des groupes qui ne sont pas encore là. Ceux qui préparent un disque, fait pour plaire à un mec de 13 ans qui ne va pas loin dans la recherche culturelle. C’est totalement nivelé par le bas. On est des mélomanes de malade, on a grandi dans la musique mais quand on voit les chaînes de clips, on est obligés d’éteindre.
Quelle différence existe t-il entre la Caution et les Cautionneurs ?
J’allais te dire qu’il n’y a pas de différence. À la base, les trois quarts des mecs des Cautionneurs faisaient partie de La Caution. Par la suite chacun est parti de son côté, c’est donc là qu’Hi Tekk est moi avons créé le truc à deux et plus tard avec Dj Fab. Mais Les Cautionneurs constituent vraiment l’équipe de base, on a tous grandi à Noisy-le-Sec dans un quartier pauvre. Le rap pour nous c’était un sport dans le sens où on voulait être les MCs les plus performants. C’était une équipe qui voulait être compétitive dans le lyricisme, dans l’écriture, dans le travail de syllabe, de vitesse, d’accélération. Tout ce côté-là a été très vulgarisé dans un rap qu’on a souvent résumé à un cri du cœur des pauvres. Donc avec Hi Tekk, 16S64, Saphir, Papi, Mamadou et Izno, bien que ce dernier fût petit à l’époque, on avait vraiment ce truc là en commun.
C’est vraiment une affaire de famille pour le coup, contrairement à l’autre collectif que vous avez rejoint, L’Armée des 12.
Avec Les Cautionneurs, c’était de la proximité pure. Ce qu’il s’est passé avec TTC (L’Armée des 12), on s’est rencontré via un ancien DJ qu’on avait en commun qui s’appelait DJ Cruz, chez lequel j’ai appris à me servir d’un sampleur et compagnie à l’époque. Les deux groupes avaient leur identité propre et il y avait un truc super intéressant dans l’envie de se démarquer. Chacun voulait travailler son identité, son flow. C’est là-dessus que s’est fondé L’Armée des 12, d’abord officieusement puis on s’est dit tant qu’à faire, allons en studio et ne nous fixons aucune ligne directrice. Et ça donne un des disques les plus intéressants, les plus fouillés, où l’on trouve des trucs complètement ouf, des trucs complètements débiles. Avec six MCs performants, je pense que c’était une super expérience. L’Armée des 12 constituait en quelque sorte une espèce de folle récréation.
« L’Armée des 12 constituait en quelque sorte une folle récréation ».
Tu parlais tout à l’heure de la merde diffusée en radio. Aujourd’hui, on attend avec impatience le nouvel album de La Caution. Est-ce qu’il y a déjà une date de sortie ?
Merci de nous classer à l’opposé de tout ce-dont je viens de te parler (sourire). Je pense que l’album à venir sera le dernier album de La Caution. On a vraiment envie de boucler le truc avec une véritable œuvre de malade qui sera certainement encore un double album, voir plus. Il y a un truc mortel qui s’est passé sur le deuxième album, c’est qu’il est sorti en 2005 et encore 8 ans plus tard, on trouve des gens qui le découvrent et qui vont le chercher. On a tourné pendant 4-5 ans non-stop parce que des gens découvraient ou commençaient à comprendre le truc. Une longévité comme ça est hyper rare dans la musique actuelle donc quelque part, on n’a pas envie de gâcher la longévité du prochain disque Or si on le laisse tourner 3-4 ans, on sera peut-être ensuite dans une autre vibe, Hi Tekk dans la réalisation et moi dans une carrière musicale pure, avec d’autres envies, ce qui pourrait en faire le dernier disque. Et c’est un moyen pour nous de se mettre une vraie pression pour arriver à un produit qui sera mieux que « Peines de Maures / Arc en Ciel pour Daltoniens » qu’on affectionne pourtant particulièrement.
C’est un défi de revenir dans un paysage rap qui a beaucoup évolué en 8 ans, non ?
Je ne pense pas qu’on soit dans le paysage rap. Je nous définis comme un groupe de musique en français. Beaucoup de nos sons sont écoutés par des gens qui écoutent aussi d’autres styles de musique. Donc on est vraiment ouverts à tout. Le but est d’élever le level sur le dernier album, notamment au niveau de la maturité des lyrics, de la qualité du lyricisme dans le sens poétique. On espère donc augurer d’une nouvelle scène puisque certains ont essayé d’ériger le slam en tant que rap pour adulte, nous allons faire nous, du rap d’adulte. En même temps ça sera du rap très moderne, pas un truc revival ou nostalgique.
Nous sommes pris par le temps mais avant de finir, nous voulions t’entendre sur la Syrie pour peut-être faire un parallèle avec le morceau Peines de Maures dans lequel vous abordez l’impérialisme américain et occidental.
Je ne comprends pas de quoi on se mêle. C’est le monde à l’envers. Quelque-soit le président au pouvoir, on a toujours été dans le cul des américains mais là on est plus que dedans. Et c’est même la Russie qui sauve tout le monde de tout ça. On est dans une espèce de réponse catégorique. Je suis vraiment choqué par les va-t’en guerre comme ça. Evidemment c’est plus compliqué que ça à analyser, on pourrait en parler des heures, mais franchement aller en guerre en Syrie et puis quoi encore ?
Propos recueillis par Antoine Fasné et Gabriel Dlh